Forts de nos valeurs, nous ne renoncerons pas car nous n’avons pas peur !
ILS N’ONT RIEN COMPRIS
La Haine, le fanatisme religieux, le fascisme a tué notre collègue Samuel PATY. La Bête immonde qui rodait depuis tant d’années a encore frappé. Elle a tué un enseignant, un serviteur de la République parce qu’il remplissait sa mission : faire connaître, promouvoir les valeurs de la République.
Nos larmes n’ont pas encore séché et l’on entend déjà les récupérations, les divisions, les appels à la haine, les amalgames. Ils ont déjà oublié que c’est cela qui a servi à la Bête pour continuer d’exister… car la Bête n’est pas morte. Cette Bête est bien là, toujours là. Elle a, elle a toujours eu, plusieurs visages… le terrorisme islamiste en est un.
TROP FACILE
Trop facile d’être #enseignant comme on a été si facilement Charlie hier… mais juste une journée. Trop facile de louer les enseignants aujourd’hui alors qu’on les critiquait, moquait hier. Eux qui sont toujours en vacances. Trop facile de dire qu’on les a choyés depuis le début du quinquennat quand on supprime leurs postes, casse leur statut et les dénigre sans cesse.
LIBERTÉ
Avec Samuel, avec tous les collègues enseignant.e.s, avec tous les personnels de l’Éducation… Liberté nous crions ton nom. Nous crions Liberté d’expression. Nous crions Liberté d’enseigner. Mais nous crions, aussi, Liberté de Croire ou de ne pas Croire. Nous crions Laïcité.
Samuel PATY, notre collègue, est mort parce qu’il a enseigné. Il est mort parce que dans un cours d’enseignement moral et civique, il a essayé d’expliquer (mission que la République lui avait confiée) à quel point la liberté d’expression, le débat, la confrontation de point de vue étaient l’âme de notre Démocratie. Il a essayé d’expliquer que ce qui fait société c’est justement de discuter, d’échanger quand on est pas d’accord… C’est cela qui nous rend LIBRE.
ÉGALITÉ
C’est un beau projet de société… auquel l’Ecole doit concourir. C’est au nom de cette valeur consubstantielle à la Laïcité que l’on combat les discriminations quelles qu’elles soient. Comprendre l’Autre, le connaître, rappeler que quelles que soient ses origines, sa religion, ses opinions, son orientation sexuelle, ses différences… il/elle est mon égal. Voilà aussi et encore des sujets de cours d’EMC ou d’histoire géographie (mais aussi d’autres cours) qui ont lieu à l’Ecole.
FRATERNITÉ
Faire République ensemble. Ce n’est pas seulement quand un évènement terrible arrive qu’il faut y penser. Ce n’est pas seulement quand une pandémie nous atteint qu’il faut considérer les personnels soignants. Ce n’est pas seulement quand un enseignant est assassiné qu’il faut considérer les enseignants… Cette valeur de solidarité qui doit unir tous les membres de la famille humaine est un des socles de notre République. Elle est ce qui vient corriger les insuffisances d’une égalité qui n’est qu’une égalité de droit et d’une liberté qui peut n’être que formelle lorsqu’on n’a pas les moyens réels de l’exercer. Dernière valeur du triptyque républicain, on peut la voir comme un aboutissement. Un aboutissement pour l’Ecole, qui nous permet de connaître, comprendre le Monde, l’Autre, les Autres qui nous entourent portés par des valeurs de respect et de tolérance… pour ensemble faire société et être FRATERNELS.
NO PASARAN
Alors certes, une fois de plus, la Bête a frappé, a fait vaciller nos valeurs…mais nous ne lâcherons pas… elle ne passera pas, elle ne nous écrasera pas. Nous n’avons pas peur. Nous continuerons inlassablement à prôner, à porter haut et fort les valeurs de la République dans une École publique qui doit avoir le moyens de le faire avec notamment la reconnaissance de toutes et de tous. L’École ne peut pas tout, elle ne doit pas tout faire mais elle doit et devra continuer à être ce lieu, ce creuset qui construit ce monde de demain.
Bravo et merci pour cet article nécessaire et salutaire.
J’exprime simplement une petite réserve et quelques nuances concernant l’adhésion à la formule de « NO PASARAN ! » (« ils ne passeront pas »), dont la citation a été utilisée par Macron dans un grand moment d’émotion légitime et parfaitement compréhensible, au moment où il se rendait sur les lieux du meurtre sauvage dont Samuel Paty venait d’être victime.
Certes, ce slogan créé par les républicains espagnols durant la guerre civile de 36-39 à l’encontre des troupes franquistes, est devenu, à juste titre, le cri de ralliement de toutes les luttes antifascistes, mais dans le même temps, on doit malheureusement se rappeler qu’en fait « ils sont passés » ..!
Ce qui n’enlève rien à notre détermination à lutter collectivement pour le triomphe de la civilisation sur la barbarie.
En complément de ce texte, possibilité de se reporter à « Lettre à Samuel Paty, mon collègue et frère de « classe », paru dans leglob-journal : https://leglob-journal.fr/lettre-a-samuel-paty-mon-collegue-et-mon-frere-de-classe-par-michel-ferron/
Plusieurs professeurs, résidant dans notre commune, sont intervenus publiquement. A lire notamment dans Ouest France :
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/laval-53000/temoignages-ca-pourrait-etre-nous-des-professeurs-choques-a-laval-apres-le-drame-des-yvelines-7018987
et
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/laval-53000/temoignage-manier-les-idees-serait-devenu-dangereux-un-professeur-lavallois-raconte-7037479