Marie Claude Tourtelier, Gilles Pécot et Michel Perrier ont introduit la soirée en commentant un diaporama de l’association Agir ensemble qui résume les enjeux actuels de l’eau à différentes échelles et notamment celle du syndicat d’Argentré-Sud.
Une première partie sur l’eau en tant que ressource vitale pour nous rappeler que nous sommes plutôt bien lotis en France mais que de nombreuses questions se posent tout de même : celle de la consommation qu’implique nos gestes quotidiens, celle de la qualité de nos cours d’eau qui ne respectera les objectifs fixés par l’Union européenne pour 2015, échéance désormais reportée, . En Mayenne par exemple, la question des nitrates, bien qu’en dessous des seuils autorisés, est à surveiller ; le sujet de la gestion durable de la ressource a également été abordé ainsi que le rétablissement de la continuité écologique des cours d’eau à travers l’exemple de la Jouanne à Pochard.
La situation du bassin versant de la Mayenne a ensuite été exposée à l’aide de diverses cartes permettant de se rendre compte de la diversité des situations, à la fois sur les modes de gestions (communaux ou intercommunaux) en régie ou délégation (plusieurs prestataires), sur la question des ressources disponibles et sur les rendements des réseaux, très variables.
La dernière partie de cette présentation s’intéressait au cas local, celui du SIAEP d’Argentré-Sud : son fonctionnement, son contrat de délégation avec la SAUR (qui court pour l’instant jusqu’à fin décembre 2014). Un bilan a été fait des 10 premières années de contrat (2003-2012), avec quelques chiffres marquants : un rendement qui s’est nettement amélioré au début (en accord avec les objectifs du contrat) mais qui a chuté ces 2 dernières années ; un tarif en hausse de 44,55 % pour les usagers soit un supplément de 13% par rapport à la moyenne de la hausse sur 10 mêmes années en métropole (source INC), qui peut s’expliquer par une « rémunération » de la SAUR en augmentation de 48 % sur cette période alors que celle du SIAEP, qui doit pourtant financer le renouvellement des canalisations, augmente deux fois moins !
Dominique Ronceray, adjoint délégué au développement durable de St-Jean de Braye (Loiret), a présenté le passage de sa commune d’un contrat de délégation avec la SAUR à une régie publique (diaporama-bilan complet) en 2011 pour la distribution de l’eau. Le bilan après 3 ans de fonctionnement est tout à fait positif : une stabilisation du prix du m3, une baisse de l’abonnement et une possibilité d’investissement supplémentaire de 400 à 500.000 euros par an pour le réseau et la qualité de l’eau (décalcairisation, .).
Claude Gourvil, vice-président de la commission environnement de Laval-Agglomération, a ensuite évoqué des éléments du schéma directeur (documents qui ne sont pas destinés à une publication en ligne et que nous ne pouvons donc pas reproduire sur ce site). Les principaux enseignements sont les nécessités de renouvellement du réseau (environ 30% de notre réseau est à traiter en priorité) ainsi que les évolutions des compétences communautaires qui pourraient récupérer la compétence de distribution de l’eau et de l’assainissement à l’avenir.
Un débat, sérieux et constructif, s’est ensuite engagé avec le public pendant près d’une heure ! Il est difficile à résumer, mais les nombreuses informations délivrées permettront à chacun de mieux préparer l’échéance à venir. C’est en tout cas notre souhait.
A lire sur le site d’Ouest-France : le dernier article qui fait le bilan de la réunion et également l’article annonçant la réunion
A lire ci-dessous les articles du Courrier de la Mayenne sur cette réunion, reproduits avec l’aimable autorisation de la rédaction :
En complément de ce passionnant débat, nous vous proposons les lectures ci-dessous : les comptes-rendus des rapports du SIAEP d’Argentré-Sud commentés par les élus Agir ensemble à Bonchamp :Prix & Qualité du service public, rapports 2010 :
Eau potable et assainissement collectif
C’est une bonne chose : tous les ans, législation oblige, le conseil municipal doit débattre des rapports du délégataire.
Ce contrat, à effet du 1er janvier 2003, a été conclu entre le SIAEP, dont Bonchamp est membre, et la SAUR jusqu’au 31 décembre 2014 ! Pour notre part, nous avions voté contre le renouvellement du contrat, en demandant que soit étudiée une mise en concurrence entre différentes sociétés, voire la possibilité d’un retour en régie comme à Laval.
C’est pourquoi nous sommes très attentifs aux évolutions constatées…
La consommation
En 2010, sur l’ensemble du syndicat, les volumes consommés ont très légèrement augmentés mais restent très comparables à ceux de 2003 (environ plus 2 %) malgré l’augmentation régulière des abonnés. Nous nous en félicitons, il semble bien que vis-à-vis de l’eau potable, un nouveau comportement s’est mis en place, plus économe et moins enclin aux gaspillages. Par abonné domestique, la moyenne annuelle a été de moins de 80 m3 (79,879 exactement)
L’avenir du captage de Montroux
La production de ce captage est en réduction régulière. -3,63% encore cette année, cela peut paraître faible, mais rappelons que sa production était de plus de 660 000 m3 au début des années 2000 !
Conséquence automatique : les achats d’eau à la ville de Laval continuent d’augmenter fortement.
Sur ce point, même analyse que l’année dernière, nous souhaitons que dans le cadre du SIAEP une recherche d’autonomie soit entreprise, par un nouveau captage ou par l’approfondissement de celui de Montroux. D’autres syndicats proches prennent des initiatives dans ce sens, et nous ne pouvons laisser la situation se détériorer ainsi. C’est une question de sécurité et de bonne gestion. Certes, le projet de zone multimodale à Argentré complique la recherche de solutions, mais il nous semble que le SIAEP, et son délégataire, sont bien trop attentistes sur cette question.
Le rendement du réseau
L’an dernier, nous avions félicité le délégataire, puisque le rendement du réseau avait quasi atteint les 90 %, alors que le seuil contractuel avait été fixé simplement à 82 %.
Cette année, il y a une légère baisse (88,52 % selon nos calculs), ce n’est pas alarmant, mais nous souhaiterions en connaître les causes
La qualité
Sur ce sujet, comme l’année dernière, nous manquons d’information… Normalement chaque année, il y a avec le rapport un tableau récapitulatif avec les taux de conformité microbiologique et physico-chimique avec un bilan sur différents paramètres (comme les nitrates, l’atrazine, les bromates.). Et là, rien !
Sur l’INFeau, idem… rien non plus sur la qualité !
Nous ne ferons pas de procès d’intention, mais nous souhaitons avoir un point précis, écrit, sur cette question. D’autant que vous vous y étiez engagé l’année dernière….
A propos des branchements en plomb, nous notons par contre avec satisfaction que 32 ont été changés et qu’il n’en reste plus que 15 (page 13). Quand seront-ils complètement éliminés ?
Le prix
Pour la première fois depuis le début du contrat, la hausse appliquée au 1er janvier 2011 est faible (+0,44 %), et nous n’allons pas le regretter.
Mais ce bon chiffre est à relativiser : depuis 2002, la hausse du prix de l’eau a globalement atteint 38 %, ce qui est trop pour les ménages. D’autant que dans un grand nombre de communes, le prix a été maitrisé, voire a baissé, après la conclusion d’un nouveau contrat ou d’un retour à une régie communale !
Pour la première fois aussi, le total des recettes d’exploitation de la SAUR baissent très légèrement (- 44 000 ? pour l’eau, + 35 000 ? pour l’assainissement). Nous pourrions presque nous en féliciter… si cela ne représentait pas une hausse considérable par rapport à l’ancien contrat (1 084 946 ? en 2010 contre 724 243 euros en 2002, soit près de 50 %). C’est vraiment un contrat très très rentable pour notre délégataire !
Par ailleurs, pour que chaque consommateur puisse s’y retrouver, il est temps de revoir la base des comparaisons, le fameux abonné lambda consommant 120 m³. En effet, le rapport note bien une moyenne de 80 m³ par abonné, et depuis au moins 8 ans, la consommation par abonné varie entre 75 et 85 m³, la différence est importante avec les 120 m³. Nous renouvelons notre souhait qu’une demande en ce sens soit transmise aux autorités compétentes, et notamment à la DDT de la Mayenne. Cela permettrait à chaque consommateur, comme à chaque élu, de s’y retrouver plus facilement.
Il est évident que si la moyenne réelle était retenue, la part des différents abonnements, fixe, pèserait proportionnellement encore plus lourd. Et le prix réel, par m³ consommé apparaîtrait encore bien plus élevé.
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Sur la question de l’eau, même si ce n’est pas directement en lien avec le rapport examiné, nous tenons à exprimer nos regrets que la commune n’ait proposé aucune action dans le cadre du Contrat Régional de Bassin Versant Mayenne. Des communes similaires à Bonchamp vont obtenir des aides significatives sur des politiques de réduction des consommations en eau (Gorron, Evron, .), de réduction de l’utilisation des pesticides pour l’entretien des espaces publics (L’Huisserie, St Ouen des Toits, .), d’inventaire des zones humides (Bierné, Pré en Pail, .) ou de protection et valorisation de ces zones (Louverné, .).
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