NON A LA FERMETURE DE CLASSE A L’ÉCOLE MATERNELLE PUBLIQUE DE BONCHAMP

Où l’on reparle d’arithmétique et de projet éducatif (de territoire ?) et de bien d’autres choses


La période de ce début d’année est assez classiquement marquée, dans le domaine de l’éducation, par son lot de débats concernant la carte scolaire et donc les ouvertures attendues et les fermetures redoutées de classes : les parents d’élèves se mobilisant contre la fermeture d’une classe de leur commune avec banderoles et lettres à l’inspection d’académie et aux élus. La commune de Bonchamp les Laval a, elle aussi, eu son lot de fermetures de classes ces dernières années (à l’école BONO CAMPO à la rentrée 2023).

Si les services de l’éducation nationale se sont réunis, avec les représentant.es des personnels en groupe de travail le 28 janvier dernier pour préparer la rentrée scolaire prochaine, c’est le CDEN (conseil départemental de l’éducation nationale) du 6 février prochain qui donnera ensuite un avis sur ce projet de carte scolaire. Pour l’instant, il est prévu à la rentrée prochaine une fermeture de classe à l’école maternelle publique de Bonchamp (passant donc de 6 à 5 classes).
(Image d’archives d’une mobilisation contre la fermeture d’une classe en 2023)

Image d'archive d'une mobilisation contre la fermeture d'une classe en 2023

Parlons arithmétique

A la rentrée prochaine (septembre 2025), les effectifs d’élèves prévus à l’école maternelle publique (chiffre envisagé compte tenu des départs en CP, déménagements annoncés et premières pré-inscriptions et effectifs potentiels…) s’élèveront à 106 élèves pour 6 classes.
L’arithmétique arrive aisément à déterminer que les effectifs moyens seront de 17.6 élèves. Ce qui au regard des grilles, seuils (termes valables quand on parle de chiffres) est faible et donc DOIT entraîner une fermeture pour des raisons budgétaires ou des raisons d’équité avec d’autres écoles ou les effectifs sont plus importants. Pour l’arithmétique, cette fermeture n’est pas un scandale.

Parlons élèves

Mais clairement ce ne sont pas des chiffres mais des élèves de 3 à 6 ans. Donc cette fermeture conduirait à des classes de moins de 18 élèves. Est-ce un scandale d’accueillir, pour la première fois pour certains, des élèves de 3 ans dans des classes à petit effectif ? Si l’on parle élève, parlons aussi de ceux qui ne sont pas concernés par la scolarité obligatoire mais qui existent (même si certains, les oublient), ce sont les TPS (les toutes petites sections). Ils ont souvent 2 ans et demi mais pour l’arithmétique, ils n’existent pas. Et pourtant, ils seraient 15 à la rentrée prochaine. Soit au final 106+15=121. Donc 121 élèves pour 5 classes (4 classes pour les petites, moyennes et grandes sections et le projet passerelle) soit 26 élèves par classe et une quinzaine de TPS pouvant faire leur rentrée jusqu’aux vacances d’Avril en fonction de leur rythme. A ce jour, on notera que 27 élèves sont pré inscrits en petite section (soit 10 de plus que l’an passé à même date), l’équipe pédagogique en attend 36 au total.

Parlons projet éducatif

Certes, l’accueil des TPS n’est pas obligatoire mais c’est un projet pour l’équipe pédagogique de les accueillir et de leur permettre de devenir élève. On sait l’importance majeure, pour nombre de jeunes enfants de l’école maternelle pour la maîtrise du langage, parlé et écrit, et dans le développement cognitif, l’acquisition de compétences et la qualité des apprentissages.
L’équipe a ainsi travaillé sur un projet passerelle. C’est un dispositif qui favorise la scolarisation des tout-petits (TPS), avec un partenariat avec les services petite enfance de la mairie, la PMI, les élus, les services péri-scolaires. C’est aussi un dispositif qui permet la prise en compte des TPS dans les effectifs d’une école et donc de ne pas les invisibiliser.
Avec ce projet, abouti et déposé auprès des services de l’Education nationale, les TPS sont pris en compte dans les effectifs et les 121 élèves pourraient être accueillis dans de bonnes conditions.

Parlons personnes

Une fermeture de classe, ce n’est pas seulement des chiffres, des élèves…c’est aussi des personnes qui travaillent au quotidien dans une école. Fermer une classe revient AUSSI à supprimer un poste d’enseignante et induit donc une mobilité forcée…vers où ? Alors que toute l’équipe est mobilisée au quotidien, pour les enfants, pour l’école, une enseignante devra quitter l’école avec toutes les conséquences professionnelles et personnelles.

Parlons territoire

Oui notre commune est dynamique démographiquement avec près de 6300 habitants, elle a gagné plus de 300 habitants en 5 ans. Mais oui aussi le profil des habitants a changé. La part des 0-14 ans est passée de 22 à 18% de la population. Celle des plus de 60 ans de 19% à 31%.
Pourtant il y a eu 50 naissances en 2022 sur la commune.
Si les lotissements se construisent le prix des terrains font que ce ne sont pas des familles avec de jeunes enfants qui s’installent dans notre commune. RAISON de plus pour promouvoir un accueil de qualité pour nos jeunes élèves et rendre le territoire attractif ! Alors qu’une nouvelle crèche a vu le jour, le projet passerelle à la maternelle serait une bonne nouvelle pour le territoire.

Parlons politique

Comme toujours une fermeture de classe est un choix politique et ce à tous les échelons (mairie, services de l’éducation nationale, CDEN, Rectorat, Parlementaire, Ministère). Alors que le budget de la nation n’existe pas encore et donc que le Ministère de l’Education nationale n’a pas son enveloppe pour préparer la rentrée 2025, alors que le Premier Ministre porte l’absence de suppression de postes, alors que la Ministre de l’Education a déclaré que la baisse démographique devait servir non pas à fermer des classes mais à améliorer les conditions d’accueil, d’enseignement…Il est prévu politiquement de fermer une classe à l’école maternelle publique de Bonchamp.
L’école maternelle ne peut être une simple variable d’ajustement.

Parlons réaction des citoyen.nes

Alors arithmétique ou projet éducatif et projet en faveur des enfants de notre commune et de leurs familles ? Une question à laquelle les parents d’élèves de l’école maternelle publique mais aussi les citoyen.es de Bonchamp peuvent répondre par une mobilisation, par des rassemblements par des courriers à l’inspection d’académie, à nos élus.

Yoann VIGNER

Billet écrit par

L'équipe de rédaction de l'association

Un commentaire

  1. FERRON Michel
    FERRON Michel at | | Reply

    Bravo Yoann,
    Excellent article qui procède d’une grande hauteur de vue, en situant clairement la réalité des enjeux et des choix pour les uns et les autres.(enseignants, parents et élus).
    Merci également de défendre une vision du métier d’enseignant se situant au-delà de la seule logique comptable.
    Michel FERRON

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