C’est une bonne chose : tous les ans, législation oblige, le conseil municipal doit débattre des rapports du délégataire. Les documents présentés sont nombreux, mais pas toujours faciles d’accès pour un citoyen ou un simple élu…
Ce contrat, à effet du 1er janvier 2003, a été conclu entre le SIAEP, dont Bonchamp est membre, et la SAUR jusqu’au 31 décembre 2014. Il a été prolongé d’un an pour permettre un renouvellement par les équipes issues des dernières élections.
Pour notre part, au sein du SIAEP, nous avons voté contre la décision d’une nouvelle délégation de service public sous forme d’affermage car aucune possibilité de gestion différente n’a été étudiée en amont, pas même un rapprochement possible avec la régie municipale de Laval…Nous le regrettons.
Nous voudrions que chacun examine soigneusement les évolutions constatées et en tirent les conséquences.
La consommation
En 2013, sur l’ensemble du syndicat, les volumes consommés sont similaires à ceux de 2012 malgré l’augmentation régulière des abonnés domestiques (près de 2 % en un an). Nous nous en félicitons, c’est la conséquence d’un nouveau comportement des usagers, plus économe et moins enclin aux gaspillages.
Par abonné domestique, la moyenne annuelle a été de moins de 73 m³ (72,75 exactement selon nos calculs)
Le captage de Montroux
Depuis une dizaine d’années, la production de ce captage était en réduction régulière. Par contre, en 2013, il y a eu une augmentation de 16 %, nous nous en félicitons. Mais même si cela peut paraître important, les 510 000 m³ produits restent encore loin des 660 000 m³ au début des années 2000 ! Nous souhaiterions avoir des explications de cette évolution et les perspectives pour les années à venir.
Conséquence automatique : les achats d’eau à la ville de Laval ont baissé. Tant mieux, à la fois pour le prix, mais aussi pour la sécurité. Il ne nous semblerait en effet guère prudent que la ressource en eau potable pour l’ensemble de l’agglomération provienne essentiellement de la seule rivière la Mayenne.
Le rendement du réseau
Réduire les pertes et les fuites est évidemment essentiel et devrait être une priorité. En 2013, il y a une très légère amélioration (84,1 % contre 83,3 % en 2012), personne ne s’en plaindra. Mais constatons que nous sommes encore très loin du niveau atteint en 2009 (90%)…
La qualité
Selon la formule consacrée, l’eau distribuée à Bonchamp est conforme aux normes des eaux destinées à la consommation humaine.
Dans le détail, c’est quand même un peu plus problématique. Ainsi pour les nitrates, la limite de qualité est de 50 mg/l, mais l’Union européenne a fixé une valeur guide de 25 mg/l, indicative certes, et ce chiffre est malheureusement souvent dépassé dans l’eau distribuée par le SIAEP (31,1 – 24,81 – 27,1 en moyenne selon les communes desservies).
Le prix
La hausse au 1er janvier 2014 est de 4,04% ! Dans le contexte économique et social d’aujourd’hui, nous condamnons cette évolution qui ne peut pas se comparer à l’augmentation générale des prix à la consommation (+ 0,7% en 2013) et encore moins à celle des salaires ou des retraites nets…
Par ailleurs, pour que chaque usager puisse s’y retrouver, il est temps de revoir la base des comparaisons, le fameux abonné lambda consommant 120 m³. En effet, le rapport note bien une moyenne de 73 m³ par abonné, et depuis au moins 10 ans, la consommation par abonné est inférieure ou égale à 80 m³, et n’a plus rien à voir avec ces 120 m³ théoriques ! Cette révision permettrait à chaque consommateur, comme à chaque élu, de s’y retrouver plus facilement.
Pour 120 m3 consommés, l’abonné va donc payer 545,52 € en 2014. Mais la comparaison année par année a ses limites. En 2002, le même abonné, pour la même consommation d’eau payait 357,24 €. c’est une augmentation de près de 53 % pour la durée du contrat ! C’est vertigineux…
Bien sur, il y a les taxes et autres redevances qui s’appliquent. Et cela permet d’embrouiller. Mais, pour que chacun comprenne bien les causes de cette hausse, il faut étudier la rémunération du fermier :
pour l’eau potable : 660 885 €
pour l’assainissement : 460 017 €
total 2014 : 1 120 902 €
En 2002, la SAUR avait perçu 724 243 € seulement pourrais-je presque dire. La SAUR a ainsi augmenté sa rémunération de plus de 54 % ! C’est vraiment un contrat très très rentable pour le délégataire !
Pièces jointes :
Dans le cadre de la préparation du nouveau contrat, nous demandons que le prix payé par l’usager soit un élément déterminant du choix du prestataire.
Nous y serons attentifs.
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