Laval Agglomération vient d’annoncer un contrat de 5 ans avec l’entreprise Heuliez pour un renouvellement progressif des bus, dont trois viennent d’entrer en service. Il s’agit encore de bus diesel… ce qui a fait réagir un de nos conseillers municipaux, Michel Perrier. Nous publions ici sa réaction, et l’article préalable paru dans le Courrier de la Mayenne (avec l’accord de cet hebdomadaire) avec une belle photo d’un de ces nouveaux bus … dont l’intérieur est peint en vert !
L’article « Les TUL restent fidèles au diesel » paru dans le dernier Courrier de la Mayenne (25/04/2019, page 15) peut étonner même le lecteur le moins averti sur les questions de transports. Tous les responsables politiques nationaux évoquent en effet l’urgence climatique, et aussi la détérioration de la qualité de l’air, mais Laval Agglomération reste à l’écart des changements…
Comparer le diesel à l’électricité ne suffit pas. Il existe beaucoup plus de solutions pour un parc de bus que pour une voiture de particulier. Tous les experts évoquent d’ailleurs un mix énergétique pour amorcer une transition devenue indispensable. Un simple coup d’œil sur des villes voisines, comme Le Mans ou Angers, aurait permis à nos responsables d’imaginer un renouvellement progressif du parc avec du matériel fonctionnant au gaz par exemple.
En effet, depuis près de 20 ans, et pour diminuer les émissions polluantes, Le Mans s’est engagé dans l’achat de matériel équipé de moteur GNV (gaz naturel pour véhicules). Aujourd’hui, plus de la moitié du parc fonctionne ainsi.
A Angers, la décision est plus récente, mais il n’y a plus d’achat de bus au diesel. L’objectif est identique : atteindre progressivement la moitié du parc fonctionnant au GNV.
Ces deux villes ont des majorités politiques différentes, mais leur choix en ce domaine est similaire.
Et à Laval, ce ne serait pas possible ?
La filière gaz n’est pourtant pas expérimentale, et est maintenant arrivée à maturité avec une fiabilité prouvée. Pour éviter toute confusion, précisons que le GPL est un produit issu du pétrole. Sur le plan économique, le gaz est tout à fait compétitif. Il y a un surcoût à l’achat du matériel, mais le carburant étant moins cher, le retour sur investissement est réaliste sur plusieurs années.
Pour les habitants, utilisateurs des TUL ou non, les avantages sont nombreux (moins de bruit, baisse des émissions de particules, des NOX et du CO2).
Ce maintien du diesel est d’autant plus regrettable que, comme de nombreuses villes, Laval et Laval Agglomération pourraient facilement s’appuyer sur des sites de méthanisation et d’injection de biogaz. Ce pourrait donc, en plus, être un carburant renouvelable et local pour une grande partie voire la totalité. Ce qui réjouirait les écologistes. Mais les TUL restent malheureusement fidèles au diesel, renoncent à une filière d’avenir et à préparer la transition énergétique. Clairement, cette décision est mauvaise pour le climat et pour la santé des lavallois.
Cela paraît pour le moins étrange, en effet : une décision qu’un enfant de dix ans ne prendrait plus tant il a forcément entendu parler des dangers du diesel…
Quelle étrange mouche venues du passé a piqué nos « responsables » lavallois ?
Sylvie G.